Vient de paraître

Éducation bienveillante du cheval et de l'être humain : l'effet miroir

Livre: L'équitation de légèreté par l'éthologie par Stéphane Bigo

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Approche éthologique de l’équitation de légèreté, les préceptes de base

Monter à cheval sans rêne

Principes fondamentaux

1) Le cavalier assume son rôle de chef (celui qui organise l’activité de son cheval) et de dominant (celui qui lui demande de céder aux pressions que ses aides exercent) en créant une relation où il apparaît comme un supérieur hiérarchique. Cette relation est nécessaire pour que le cheval accepte d’être dirigé.

2) Elle ne sera suffisante que si le cavalier respecte la nature de l’animal à travers les manifestations d’un pacte d’amitié : bienveillance de base, refus du conflit, tact de la demande, évolutions dans le calme, utilisation de l’aide fixe (voir ci-après).

3) En bref, l’attitude du cavalier sera celle d’un meneur de jeu.

4) C’est en désensibilisant le cheval à tout ce qui peut l’effrayer dans son environnement humain et en lui apprenant à céder de bon gré aux pressions qu’il exerce sur lui que le cavalier entre dans une équitation d’adhésion et de légèreté.

Principe du cadre (ou de l'inconfort-confort)

Il sera notre guide permanent. Chaque mouvement — dans le travail à pied comme dans le travail monté — s’inscrit dans un cadre (déterminé par nos aides). Lorsque après avoir déclenché le mouvement (inconfort), le cheval entre dans ce cadre, nos aides descendent et le cheval, en pleine liberté musculaire, « se soutient de lui-même » (légèreté et confort). S’il en sort les aides « remontent » et reprennent leur action (inconfort).

L’aide fixe, clef d’or de l’équitation de légèreté

Pour que l’aide soit fixe (en barrière), le cavalier la positionne, puis augmente progressivement sa pression sans modifier son emplacement : elle « prend ». Lorsque le cheval cède, cette aide reste toujours à la même place mais son inconfort disparaît : elle « rend ».

Nous voyons qu’elle n’avance ni ne recule.

Une barrière peut être une main ou une jambe fixe, une badine, une attitude corporelle, la voix, une trajectoire, bref tout ce qui « fait obstacle » au cheval de façon neutre.

Elle est fixe par rapport au cheval ou à certaines parties de son corps, et mobile puisqu’elle se déplace avec lui.

Elle est impulsive : elle déclenche un mouvement et entraîne un positionnement. L’important est que le cheval la respecte. Elle peut être aussi solide qu’un mur si le cheval résiste, ou délicate comme un fil de soie s’il cède.

Sa finalité est de devenir une indication, un langage.

« Prendre » ou l’art de déclencher le mouvement

Lorsque nous déclenchons un mouvement, agissons progressivement (« poil, peau, chair, os »), en prenant notre temps (comptons jusqu’à 4 ou plus entre chaque paliers) pour être sûrs de ne pas dépasser la mesure (l’inertie du cheval). Mais elle ne tire ni ne pousse.

Il suffit de dépasser la juste mesure pour que le cheval monte en tension, manifeste sa désapprobation par des résistances et perde la confiance qu’il avait en nous.

« C’est toujours un trop grand emploi de la force de la part du cavalier qui amène les défenses » (Baucher).

« Rendre » ou l’art de croire en son cheval

Ensuite (et c’est le plus important) nous « rendons » lorsque le cheval qui a cédé s’installe dans le mouvement. Cette descente des aides, en créant une situation de confort, lui indique clairement qu’il a trouvé la bonne solution. Contrairement à l’action progressive du « prendre », celle de « rendre » est immédiate.

« En art équestre, tous les prétextes sont bons pour rendre » (Nuno Oliveira).

La technique du « Prendre-rendre »

Utilisée pour désamorcer les résistances, elle consiste à fractionner notre demande. Nous prenons et fixons notre aide mais, sans attendre le résultat, nous rendons aussitôt. Pour reprendre l’instant d’après et rendre à nouveau. Et ainsi de suite dans une sorte de « pompage » bien marqué jusqu’à amener le cheval à nos fins.

C’est ainsi par exemple que l’on demande une flexion d’encolure à 90°.

Elle est très formatrice pour le cavalier qui prend ainsi l’habitude de ne plus tirer et acquière tact et doigté.

Les Rassemblers

Le cheval marque du respect et de l'attention

En éduquant notre cheval nous devons connaître le pourquoi du comment de nos actions mais aussi le pourquoi du comment de l'animal. Par son attitude, notre élève nous confirme alors la justesse de notre savoir et notre aptitude à le transmettre.Rassembler mental. Il est la marque du respect et de l’attention que le cheval porte à son cavalier. Il s’obtient en particulier par le travail à pied dans le rond de dressage et s’entretient par une attitude constante et cohérente de « supérieur hiérarchique » qui pourrait se résumer par « c’est toi qui te déplace par rapport à moi » et non l’inverse.

Rassembler émotionnel. Il découle du rassembler mental dans la mesure où, ayant obtenu le respect de votre cheval, il est prêt maintenant à vous accorder sa confiance. Celle-ci résulte du pacte d’amitié que nous allons mettre en œuvre : bienveillance de base, refus du conflit, tact de la demande, évolutions dans le calme, utilisation de l’aide fixe et du cadre, technique du « prendre-rendre », considérer le cheval comme une personne, etc.

Rassembler physique et impulsion. Des deux rassemblers ci-dessus découlera l’impulsion, disposition par laquelle le cheval mobilise ses facultés physiques et psychiques pour faire ce que lui demande son cavalier. C’est en fonction de l’attention qu’il porte à son cavalier que le cheval se met en impulsion.

De cette impulsion s’ensuit une mobilisation de forces qui engendre le mouvement et l’équilibre qui lui correspond. C’est ce rassembler (cette impulsion) que nous cherchons à obtenir dans un premier temps.

L’important est la légèreté, c’est-à-dire l’animal qui se soutient de lui-même dans le cadre du mouvement (le cheval en auto-impulsion qui « joue le jeu » et prend l’initiative du geste).

Le rassembler cavalier. Il s’agit d’un « savoir-être » préalable au « savoir-faire ». Le cavalier-meneur de jeu aura en toute circonstance l’autorité d’un maître, le calme d’un moine, la bienveillance d’un père.

Les devoirs du cheval : être dans l’impulsion

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Texte © Stéphane Bigo – Photos © Véronique ou Stéphane Bigo

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