Voix du cheval et communication avec le Vivant

Que pensent les animaux ? Y a-t-il moyen de communiquer avec eux ? Deux types de réponses à ces questions.

Celle des chercheurs qui, suite à des observations et des expérimentations, traduisent leurs signes et attitudes en langage compréhensible pour le commun des mortels. Tels par exemple le savoureux « Les cerveaux de la ferme » de Sébastien Moro et Layla Benabid, ou le très documenté « Dans la tête d'un cheval » de Léa Lansade.

Celle des communicants, plus ésotérique, qui se décline en trois versions : l'approche médiumnique, pour ceux qui ont accès au monde de l'invisible, l'approche intuitive, plus hasardeuse car liée à des impressions qui peuvent se révéler erronées, et l'approche télépathique, communication d'esprit à esprit, aussi réelle et mystérieuse que l'intrication quantique que n'expliquent ni la physique quantique, ni la physique classique.

Communication avec le vivant

C'est ce domaine que je voudrais aborder à travers le premier livre de Peggy Reboul concernant ce sujet : « Conscience animale », sous titre : « Communiquer avec le vivant ». Elle affirme que tout humain est un Être spirituel en quête d'humanité et qu'au niveau du grand Tout existe une conscience collective où tout être vivant peut puiser les informations qui lui permettent de répondre à ses questions existentielles. Autrement dit qu'il existe un monde de l'invisible, siège des entités spirituelles et de l'énergie vitale, qui régit celui du visible.

Le problème pour l'apprenti communicant est que l'accès au monde de l'invisible et à cette conscience collective nécessite des capacités médiumniques (ou chamaniques) dont ne disposent pas tous les individus. Du moins c'est ce que j'ai constaté après avoir fréquenté les cultures animistes au cours de mes voyages à cheval à travers le monde. Exemple au Brésil lorsqu'on assiste à la possession par les esprits du corps des initiés, lors des cérémonies spirites. Exemples également chez les Huichols - amérindiens du Mexique pratiquant le culte du Peyotl - dont les cantadores (vocable désignant leurs chamanes) entrent en transe pendant leurs cérémonies. Ou chez les africains chez qui l'accès au monde de l'invisible est réservé aux sorciers, aux guérisseurs ou aux devins. Véronique, mon épouse, a elle-même des perceptions intuitives, de façon impromptue ou lors de ses soins (elle est praticienne en médecine chinoise). Toutes expériences qui m'ont amené à ne pas douter de la réalité du monde de l'invisible, condition indispensable à une pleine compréhension des livres de Peggy Reboul.

Rites mortuaires à Rumsiki (Cameroun)

Les forgerons, maîtres du feu et donc connectés au monde de l'invisible, assurent le passage des morts dans l'au-delà. Ici, à Rumsiki (Cameroun), le forgeron porte la morte sur les épaules (on voit ses jambes qui pendent de ses épaules). Ils dansent sur les lieux que la défunte avait l'habitude de fréquenter, avant de l'enterrer 2 jours plus tard. Ce afin qu'elle parte pour l'au-delà en paix. Un an plus tard, elle sera "ancestralisée" et fera partie des esprits protecteurs du village.

C'est pourquoi dans son chapitre « La communication avec le vivant, comment ça marche ? » Peggy propose l'approche télépathique d'esprit à esprit, plus accessible car, nous explique-t-elle, ce n'est pas un don, simplement une capacité oubliée. En déconditionnant son cerveau, en sortant de son ego, bref en se reliant à soi et à son corps - notre allié n° 1 car animé par l'invisible et les énergies -, cette capacité, prétend-elle, est à la portée de tout le monde. Encore faut-il faire un travail sur soi qui peut prendre plus ou moins de temps en fonction de notre développement personnel et spirituel. Et de décrire par le menu les 5 clés de la posture juste pour accéder à cette communication avec le vivant, suivis des 9 étapes d'un protocole d'accès à la communication avec un animal. Peggy répond ensuite à toutes les questions qu'un néophyte peut se poser : Est-ce que tout le monde peut y arriver ? etc. Ce qui ne remplace pas le stage pratique dans ce havre de paix qu'elle et son compagnon Lionel ont déniché près de Nîmes.

Lorsque au début de mes lectures, je lui ai fait part de ma perplexité concernant les messages des animaux « tellement élaborés et tellement ressemblant à des messages humains qu'ils me remplissent de doute. », elle m'a explique qu'il y avait une différence importante entre la communication d'esprit à esprit avec l'être incarné, et celle "d'âme à âme" qui se passe au niveau supérieur de l'invisible. Mes perceptions des mondes subtiles, précise-t-elle, me montrent qu'à ce niveau, il n'y a aucune hiérarchie entre les espèces et que nous sommes tous issus d'une seule et même entité spirituelle qu'elle désigne, au choix : Le Souffle créateur / L'Énergie primordiale / La Source / L'Esprit divin…

Cette explication a entraîné une prise de conscience qui m'a fait lire différemment « Conscience animale » et le tout récent « La voix du cheval » qui s'adresse plus particulièrement aux cavaliers.

La voix du cheval

Si c'est la Source, alias Le Principe premier, alias le Tao qui s'exprime à travers le message des animaux, ce qu'ils transmettent prend une tout autre dimension. A tel point que Peggy constate : On ne sait plus qui est qui. Les propos de l'animal pourraient être ceux du gardien. Logique puisque le médium comme l'animal deviennent alors les canaux d'expression d'une même conscience universelle.

Pour amener le cavalier a mieux se rendre compte de la richesse de ces messages, elle consacre la deuxième moitié de « Conscience animale » et la totalité de « La voix du cheval » aux expériences qu'elle a pu vivre en tant qu'interprète animalier. Se dévoile alors une sorte de « cosmosophie » (au sens de sagesse universelle englobant le visible et l’invisible) qui inclut la permanence de l'âme mais aussi de ses souffrances (celle des âmes errantes par exemple), une autre vision de la maladie « qui guérit l'âme » et de la mort « qui met de la vie là où l'humain croit qu'il n'y en a plus », et qui englobe également les problématiques actuelles telles que la culpabilisation, la dépendance au regard de l'autre ou l'importance de l'affirmation de soi.

Peggy Reboul m'évoque immanquablement Rudolf Steiner. Il se définit comme clairvoyant, Peggy comme un médium clairaudient mais tous deux pensent que l'essence d'une chose n'est pas contenue dans une seule vérité mais dans l'accord de toutes les vérités entre elles (Extrait de « L'initiation » de Rudolf Steiner). Peggy s'est décidée à écrire ses livres pour témoigner de la magie de la Vie et nous transmettre la conscience du Vivant. Mission accomplie en ce qui me concerne, même si je n'en suis qu'au début du chemin.

Que vous soyez rationaliste et cartésien, ou plus simplement ouvert d’esprit et intuitif, ces deux livres me paraissent essentiels, pour ceux et celles qui souhaitent approfondir leur relation avec le cheval. Une nouvelle clé pour les cavaliers. Pour moi qui suis à la recherche d'une relation toujours plus étroite avec lui, cette clé n'est-elle pas en train de me faire découvrir la dernière pièce du puzzle ?

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